Prendre le temps
Le temps : une denrée si rare que chaque jour nous constatons que nous en manquons ! « Je n’ai pas le temps », l’antienne des temps modernes. Bonne raison, prétexte, fuite en avant… peu importe le motif, le constat est là : je n’ai pas le temps.
Le temps s’accélère : le passage à l’an 2000 n’est plus qu’un lointain souvenir. Les bouleversements du monde : géopolitiques, scientifiques, économiques, climatiques s’enchainent à un rythme effréné. Une actualité chasse l’autre. La compréhension du monde contemporain est de plus en plus complexe alors que le questionnement sur l’avenir de l’Homme et de la planète se fait de plus en plus pressant.
Prendre le temps pour maitriser son destin.
Au cours de ma vie professionnelle de haut fonctionnaire au ministère des finances, j’ai souvent fait l’expérience en cabinets ministériels, comme élu local ou participant à des instances de direction, que l’urgence guidait souvent la décision. Le risque d’erreur n’est pas pris en compte, transformant le manque de temps ressenti en perte de temps effective.
C’est la pratique de l’enseignement et de la pédagogie qui m’a réconcilié avec le temps. Depuis plus de vingt ans, à travers mes cours à l’université ou en école d’ingénieurs, je mets en œuvre une méthode de travail utile aussi bien dans la vie professionnelle future des étudiants que dans leur vie personnelle.
Enseigner, c’est transmettre des connaissances et surtout apprendre à questionner. La gestion des données de masse, les moteurs de recherche, l’intelligence artificielle nous apportent des réponses. Mais seul l’Homme a la capacité de formuler des questions, c’est cette faculté humaine que je développe dans mon enseignement.
L’esprit critique, un gage de la performance au quotidien.
L’entreprise est quotidiennement confrontée à des défis qui mettent en jeu sa pérennité. Dans un environnement en perpétuelle mutation, confronté aux intérêts divergents des « stakeholders », le chef d’entreprise doit s’assurer de la robustesse de son système de prise décision.
Élaborer une stratégie, c’est répondre à des questions. De leur pertinence dépend son efficacité.
L’aptitude au questionnement, concrètement la prise en compte de tous les facteurs, paramètres et variables, est une condition sine qua non de la prise de décision stratégique.